Discussions générales
Attention c'est pas un remède miracle ici mais bien quelques pistes
Le sujet des jeux psychologique demande un vrais travail de fond pour mieux comprendre ce qui se joue en nous et avec les autres . Disclaimer fait on peux avancer ....
Définition (Berne)« Berne décrit le Jeu Psychologique comme la répétition d'une séquence du scénario que l'enfant a appris à jouer dans sa famille lorsqu'il n'a pas trouvé d'autre moyen que la manipulation pour satisfaire ses besoins de stimulation, de reconnaissance et de structure. »
Autrement dit : quand nos besoins relationnels ne sont pas nourris “proprement”, on rejoue un vieux film – avec une intrigue cachée, des rôles bien huilés, et une fin… prévisible (et rarement joyeuse).
Ce qui fait d’une scène relationnelle… un Jeu
Un jeu n’est pas une simple discussion ni un rituel social. Il réunit au moins ces ingrédients :
1. Transactions cachées et complémentaires En surface, on parle boulot / logistique ; sous la surface, on négocie des besoins et des positions (OK/Non-OK). Les messages sociaux et psychologiques ne disent pas la même chose.
2. Progression vers un résultat défini, prévisible La scène avance comme un script : appât → crochet → montée → retournement → prime (le “salaire”).
3. Motivation cachée On cherche inconsciemment un bénéfice : confirmer son scénario (“Je ne vaux pas… Les autres ne m’aident jamais…”), obtenir un rôle familier (Sauveteur, Victime, Persécuteur), capter de l’attention.
4. Présence d’un piège (“truc”) Une ambiguïté, une question piégée, une aide “gratuite” mais à intérêts composés. On s’y accroche… et on paie à la fin.
5. Qualité secrète + “Salaire” La différence majeure avec les rituels/passe-temps : il y a du secret et une prime psychologique à la clé (voir plus bas).
6. Caractère dramatique La fin n’est pas “juste excitante” : elle laisse de la tension, de la honte, du blâme. Quelqu’un sort moins OK.
7. Il y a rencontre Ce n’est pas un soliloque : au moins deux personnes se retrouvent au point de contact de leurs scénarios respectifs.
Anatomie d’un jeu enfin une mécanique bien rôdé
1. Appât – une invitation plausible
« Tu peux m’aider vite fait ? » / « Je ne comprends jamais avec l’IT… »Socialement : neutre. Psychologiquement : prends le rôle, s’il te plaît.
1. Crochet – vos drivers / croyances mordentSois Parfait (“Je dois sauver la situation”), Fais Plaisir (“Je ne peux pas dire non”), Sois Fort (“Surtout ne montre pas que tu ne sais pas”). Hameçon ferré.
2. Réponse – rôle choisi (Victime/Sauveteur/Persécuteur)Tout le monde coopère (inconsciemment) à la chorégraphie.
3. Montée dramatique – transactions complémentaires… mais torduesEn surface, on “résout”. Dessous, on cumule des rancœurs / dettes.
4. Switch – renversement des rôlesLe Sauveteur devient Persécuteur (“Tu exagères quand même”), la Victime accuse (“Tu m’avais promis !”).
5. Prime (“Salaire”) – bénéfices psychologiques
6. Interne : je confirme mon scénario (“On ne m’aide jamais”, “Sans moi ils n’y arrivent pas”).
7. Externe : j’obtiens des signes de reconnaissance (même négatifs).
8. Social : je structure le temps (on a “de quoi parler”).
9. Biologique : shoot d’adrénaline/émotion (colère, honte, triomphe).
10. Existential : je renforce ma position de vie (–/+, +/–, –/–).
Niveaux de gravité (pour situer le risque)
• Niveau 1 : socialement acceptable (petites piques, sarcasmes). C'est la porte ouverte celle qu'on joue en publique
• Niveau 2 : conséquences relationnelles réelles (conflit d’équipe, rupture de confiance). Ici on commence a fermer la porte
• Niveau 3 : dégâts majeurs (ruptures, procédures, santé mentale). Plus on monte, plus le “salaire” est “cher” – pour tous. Dans une intimité forte on ferme les volet et on commence les attaques physique ....
Quelques exemples rapides (pour se repérer)
Au travail – “Laisse, je vais le faire”
• Appât : « J’y arrive pas, tu peux ? »
• Crochet (Sauveteur) : “Si je n’aide pas, je suis une mauvaise collègue.”
• Switch final : « Tu vois ? Tu micro-manages tout ! »
• Salaire : Sauveteur confirme “Sans moi, ça déraille” ; autre confirme “On m’étouffe”.
En couple – “Si tu m’aimais, tu devinerais”
• Appât : besoin non formulé.
• Transactions cachées : test / devinette.
• Switch : reproche → retrait.
• Salaire : “Je ne compte pas vraiment” vs “On m’instrumentalise”.
Pourquoi on joue (encore et encore)
• Habitudes apprises dans l’enfance (scénario).
• Économie des strokes (on préfère des signes de reconnaissance négatifs à l’absence de signe).
• Temps & structure : mieux vaut une dispute prévisible qu’un vide angoissant.
• Évitement : le jeu remplace une demande claire ou un refus net.
Comment détecter que ça tourne au jeu
• Vous pensez : « Encore moi qui m’y colle » / « Toujours pareil ».
• Vos phrases intérieures finissent par … et c’est injuste.
• Le non-dit grossit : je suppose, j’interprète, je teste.
• L’énergie monte trop vite (tension, sarcasme, ironie).
• La fin est amère (blâme, honte, justification).
Allez quelques tips ou ’une forme d'antithèse du jeu : des petits gestes concrets
1. Nommer sans accuser
« J’ai l’impression qu’on rejoue “je sauve/je blâme/je devine”. On peut remettre à plat ? »
1. Demande claire / Refus net (Adulte)
« Ce que je peux faire : … / Ce que je ne ferai pas : … / D’ici : … »
1. Clarifier le contrat
Qui fait quoi, pour quand, avec quels critères ? (écrit si besoin)
1. Rendre à l’autre sa puissance
« Qu’est-ce que toi tu choisis comme prochaine action ? »
1. Changer de triangle Déserter Victime/Sauveteur/Persécuteur pour le triangle compationnelle :
2. Permission : “De quoi as-tu besoin pour essayer ?”
3. Puissance : “Quelle étape concrète et quand ?”
4. Protection : “Cadre & limites explicites”.
5. Strokes propres Donner/demander des reconnaissances directes (positives, négatives mais sur le comportement, pas la personne). Attention un article sera sur le sujet ...
6. Meta-pause Respiration, ancrage, report si l’émotion déborde. L’adrénaline raffole des jeux.
Mini check-lists utiles
Avant de répondre à un “appât”
• Qu’est-ce qui est clairement demandé ?
• Quelles limites / ressources / délais réalistes ?
• Si je dis non, qu’est-ce que je protège (qualité, santé, priorités) ?
Quand ça chauffe
• Stop corporel
• Nommer la dynamique + poser une question en Adulte :
« Qu’attends-tu concrètement de moi ? Pour quand ? »
Après coup (hygiène anti-rejeu)
• Quel a été mon rôle préféré ?
• Quel salaire ai-je touché ? (attention, reconnaissance, confirmation de croyance…)
• Quelle prochaine micro-expérimentation ferai-je pour sortir plus tôt la prochaine fois ?
Managers & pros : quelques scripts prêts à l’emploi
• Refus net et clean :
« Je ne peux pas prendre ça aujourd’hui. Ce que je peux faire : 30 min demain 10h pour t’aider à cadrer les étapes. »
• Éviter le sauvetage :
« Montre-moi ta première ébauche, puis je te fais un retour ciblé. »
• Stopper le blâme :
« On reste sur les faits et sur la suite : qu’est-ce qu’on met en place d’ici vendredi ? »
• Anticiper les jeux récurrents (ritualiser le cadre) :Réunions avec ordre du jour, décisions explicitement attribuées, compte-rendu bref, critères objectifs.
À retenir
• Un jeu se reconnaît à son secret, son piège et sa prime psychologique.
• Il confirme des scénarios et dégrade la qualité relationnelle.
• L’antithèse tient en trois mouvements : nommer, contractualiser, redonner la puissance.
• On ne devient pas “parfait” : on apprend à repérer une seconde plus tôt… et à choisir autre chose.
Moralité : mieux vaut des demandes claires et des limites nettes qu’un drame bien ficelé.
Les jeux sont séduisants, mais la coopération, elle, transforme. 🎯